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André LAFARGUE
photo: média40500 |
Madame Duprat, adjointe au maire de Saint-Sever, qui se range dans le camp des perdants lors de l’élection du Président et du bureau de la communauté des communes Chalosse Tursan, a vraiment des lendemains d’élection difficiles comme elle le suggère dans son blog. De là à en perdre la mémoire, sinon la raison…
Dans un texte marqué du sceau de l’amertume, Madame Duprat dénonce «...une prise de pouvoir par les petites communes...», «...l’opacité et les manigances de l’exécutif...». Et comme si la charge ne suffisait pas, elle en rajoute une épaisseur «...je pense sincèrement que les maires de ces communes n’ont pas bien intégré que s’opposer à la ville centre (...) est une erreur majeure. La ville centre doit être celle qui attire et qui suscite l’envie de s’installer sur le territoire.»
Madame Duprat et ses amis de la majorité municipale, soi disant férus d’histoire, ont manifestement raté un épisode de la vie récente du Cap de Gascogne, ou feignent de l’ignorer, ou voudraient le faire oublier.
Ont-ils oublié qu’avant leur arrivée aux affaires en 2014, les villages du canton, leurs maires, leurs habitants «montaient» massivement sans se faire prier à la ville centre. On les croisait lors des nombreux rendez-vous populaires, la fête de l’Adour ou du foie gras, les marchés de nuit et de Noël, pour la Saint-Jean, au basket; les maires acceptaient d’accompagner les projets structurants qui renforçaient les services publics (crèche, centre de loisirs, espace jeunes, C.I.A.S.) ou les équipements industriels et commerciaux; autant d’éléments qui ont renforcé l’attractivité de Saint-Sever. Les lotissements se sont remplis, la population a augmenté de 500 habitants en 10 ans, les entreprises s’installaient à Saint-Sever.
La communauté de communes avait une vraie existence administrative, politique, sociale.
Pourquoi cette fracture aujourd’hui, cette désertion, entre la ville centre et les villages que dénonce Madame Duprat?
Madame Duprat, a-t-elle oublié comment, avec ses amis, pour arriver à se faire élire d’abord et faire capoter les projets de salle de basket et de médiathèque ensuite, elle a usé d’arguments aussi démagogiques qu’extravagants? Clamant en campagne que la communauté de communes était surendettée, au bord de la cessation de paiement, que le C.I.A.S. (centre intercommunal d’action sociale) coûtait cher, que les impôts allaient augmenter même sans projets nouveaux; rien ne trouvait grâce à leurs yeux.
Bref, la gestion à laquelle avait participé solidairement les maires était catastrophique. Ce procès sévère, ce manque de respect, a laissé des traces, brisé la confiance nécessaire au fonctionnement harmonieux de l’intercommunalité.
D’autant que les prévisions apocalyptiques annoncées se sont avérées fausses: les impôts de la communauté n’ont pas augmenté, on ne parle plus d’endettement mais de bonne situation financière de la communauté, selon le maire de Saint-Sever lors des derniers vœux à la population le C.I.A.S. serait exemplaire en Chalosse Tursan. Du coup, les discours de campagne de Monsieur Tauzin et Madame Duprat se sont avérés faux, la démagogie passée éclate au grand jour. En panne de projets, cultivant sa posture critique voire en rupture avec la communauté, Saint-Sever s’est isolé.
La fracture avec les élus insultés et la population du Cap de Gascogne est consommée.
Par ailleurs, Madame Duprat a-t-elle déjà oublié qu’il y a un an elle s’opposait vent debout à la création de la communauté Chalosse-Tursan. Le Cap de Gascogne n’avait rien à faire avec le Tursan et pas grand-chose avec Hagetmau qui allait nous plomber avec sa fiscalité. Et Madame Duprat, sans l’avis des autres maires du Cap de Gascogne, s’en allait solliciter le Maire de Grenade pour une fusion entre le Cap de Gascogne et le Pays Grenadois (c’est curieux, parce que Madame Duprat, elle, ne manigance pas et travaille dans la transparence!). Dans la foulée, Monsieur Tauzin à grand renfort de communication comme toujours annonçait l’organisation d’un référendum pour recueillir l’approbation des saint severins. Le référendum n’a jamais eu lieu et, penauds, Monsieur Tauzin et Madame Duprat sont rentrés dans le rang de la nouvelle communauté de communes Chalosse Tursan.
Et après cet acte de défiance Madame Duprat voudrait que les maires des «petites communes» lui déroulent le tapis rouge et remettent leur destin entre ses mains.
La confiance ne se décrète pas, elle n’est pas à sens unique; elle se construit, elle se mérite et se partage par des actes.
Tant que les élus d’ici ou d’ailleurs, les populations, ne percevront que mépris, arrogance ou défiance, la confiance ne reviendra pas, la fracture avec la ville de Saint-Sever s’ouvrira un peu plus.
André LAFARGUE
